in Oncle Vania, pièce de Tchekhov (1896) - traduction de Markowicz et Morvan :
ASTROV : "Ceux qui vivront dans cent ans, deux cents ans, et à qui nous frayons la voie, diront-ils du bien de nous, s’ils viennent à s’en souvenir ? Eh non, nourrice, ils ne diront pas de bien."
(...)"L’homme a été doué de raison et de force créatrice pour multiplier ce qui lui a été donné, mais jusqu’à présent il n’a pas créé, il a détruit. Les forêts, il y en a de moins en moins, les rivières tarissent, le gibier a disparu, le climat est détraqué, et, chaque jour, la terre devient plus pauvre et laide. Tu me regardes d’un air ironique, là, et rien de ce que je dis ne te paraît sérieux... et ... peut-être que, pour de bon, c’est des histoires de toqué, mais quand je passe devant les bois des paysans que j’ai sauvés de la hache, ou quand j’entends bruire ma jeune forêt, plantée de mes propres mains, j’ai conscience de ce que le climat, lui aussi, est un tant soit peu en mon pouvoir, et que si, dans mille ans, les hommes sont heureux, eh bien, ça sera aussi un tant soit peu ma faute à moi."

in Le Concert, film de Mihaileanu (2009) :
Andreï Filipov : Rien n’est plus important que ce concert.
Ivan Gabrilov : Figure-toi que si ! Je prononce un discours au meeting du parti.
A.F. : Tu es juste venu pour un minable meeting du parti ?(...)
I.G. : je suis ici pour bâtir un grand rêve. Tu comprends ces mots ? Le grand rêve !
A.F. : Oui, je me souviens... Prolétaires, unissez-vous... les uns contre les autres.
I.G. : Voilà, égoïste, typique ! Tu ne penses qu’à toi, ton concert, ton rêve, ton ego ; ’Y a que ça qui t’intéresse !
A.F. : Un orchestre est un monde, Ivan ! Ivan... Ivan... un monde ! Chacun vient avec un instrument, un talent différents. On se réunit le temps d’un concert pour jouer ensemble dans l’espoir de produire un son magique, d’atteindre l’harmonie. Ça c’est le vrai communisme ! Juste le temps d’un concert.